L’enseignement de la souris

Lundi après-midi, je rentrais de ma retraite silence de 4 jours, je profitais de mes derniers instants de silence et de conscience avant le retour à la réalité de vie de famille.

Le soir, assise à table, je partage mon retour de cette expérience à mon mari quand dans un coin de la cuisine je perçois une invitée qui se nourrit de cet échange et du calme, pour s’aventurer vers d’autres contrées.
Ma première réaction à été contenue et assez apeurée : « Cœur il y a une souris dans la maison ! 😯 »

De là, branle-bas de combat…
Nous déplaçons tous les meubles, tentons de boucher des issues avec du papier…
Quels novices étions nous dans cette chasse à la souris.
Car, c’est bien d’une chasse dont on parle, celle de mettre dehors ce petit animal, de lui donner une invitation ferme à vivre chacun chez soi.

Vous penserez bien que notre tentative d’exclusion à été vaine et que le lendemain nous avons retrouver les découpages de nos petits papiers que « Célestine* » nous a concoctée… elle a bien du se marrer 🐁🤣

(*Célestine est le nom que les filles ont souhaité lui donner, comme la petite souris du dessin animée Ernest et Célestine.)

Donc me voilà mardi, seule à la maison avec Celestine. Mon mari a acheté un piège à souris avant de partir au travail pour poursuivre notre chasse en douceur et moi je débute, confiante, à travailler pour l’association lorsque ma psychose commence.

Mon ouïe décuplé me fait tout entendre de ses déplacements, de ses recherches de nourriture… Je la vois se déplacer dans la maison, et d’ailleurs, mon œil qu’une souris ça ne longe que les murs 🙄… je me marre… 😏

J’ai fait des tentatives de barrages dans toutes la maison et au malheur, lorsque j’ai découvert après une course poursuite jusqu’à la cuisine qu’en fait il y en avait deux de souris.
J’ai ri qu’en même lorsque bébé Celestine à fait un virage à 90 degrés pour m’échapper et à glisser sous le lave vaisselle.
Comme dans un film d’action 🤭

Me voilà bien, deux souris, un seul piège, des barrages dans toutes les pièces et moi bien fatiguée. Impossible de me reposer, je n’arrive pas à travailler tellement ces présences ne me rassurent pas.
Pourtant je leurs parle, je les rassure que je ne leur ferai pas de mal, que la porte de la cuisine est ouverte pour qu’elles s’en aillent. Mais rien n’y a fait.
Ce fut une journée épuisante et tellement riche d’enseignements.

Dans l’inconfort de mes émotions, de mes sensations j’ai pu aller questionner en profondeur ce que je ressentais car je voulais comprendre ce qui se jouait en moi.

J’ai pu me questionner sur le sentiment de possession « c’est Ma maison », de partage et de colocation, de « vivre ensemble » que je revendique dans ma vie et mes ateliers.
J’etais face à des toutes petites souris qui m’ont offert un nouveau regard sur mon positionnement 🙏.
J’ai pensé à la citation du Dalaï-lama : “Si vous avez l’impression que vous êtes trop petit pour changer quelque chose, essayez donc de dormir avec un moustique. Vous verrez lequel des deux empêche l’autre de dormir”.

Ensuite, j’ai questionné mon corps qui réagissait intensément à cette forme de stress pour essayer de trouver à quoi cela lui faisait penser et j’ai vite fait le parallèle avec la maladie, sa vitesse de déplacement dans mon corps, sa manière de prendre possession de mon espace interieur et de m’oter ma mobilité, mes perceptions, MON corps, sans que je l’y ai invitée.

Et puis, Clac…
Le piège se ferme, Célestine n°1 à succomber à sa gourmandise et la voilà dans un espace de sécurité.
Elle est calme, je lui explique ce qui lui arrive que nous la relacherons plus tard.
Je comprends en quelque seconde que moi aussi j’ai créer une boîte pour « Dame Fibro » dans mon corps depuis plusieurs mois, que je suis OK si elle souhaite rester dans cet espace, calme et douillet mais qu’aujourd’hui c’est interdit de courir et traverser mon corps à toute vitesse, de me fatiguer avec son agilité et créativité, que le trou par lequel elle est rentrée n’existe plus aujourd’hui mais qu’à nous deux avec douceur et paix nous allons la relâcher dans un espace où elle pourra s’épanouir et se transformer en un beau papillon…

Bon je vous passerai l’histoire de souris 2 et souris 3 car oui il y en avait 3 finalement. L’une a succomber à une tentative d’intimidation, un omicide involontaire, paix à son âme. Et pour être honnête c’est souris n°1 qui a eu ce triste destin. Heureusement j’avais de la visite lors de cette incident et les deux frangines ont gérer la scène de crime pendant que je me decomposais.
Les souris n°2 et 3 ont retrouver la liberté dans un champs bien loin de la maison…

Cette expérience à été riche à plusieurs niveaux.
Sur la colocation déjà, sur ce « besoin » de possession et de délimitation de l’espace. Sur le parallèle avec la maladie et enfin de comprendre en arrière plan la fatigue mentale de la lutte, du combat CONTRE quelque chose ou quelqu’un que tu ne peux contrôler est souvent plus fatiguant que la situation elle-même. C’est notre manière d’y réagir le problème.
Le lâcher prise que cela m’offre aujourd’hui d’avoir traversé cette expérience avec cette lecture, est une belle lumière. Je ne me suis pas jugée et je sais que j’ai encore du chemin à faire à plein de niveau. Mais rien de mieux que la créativité de l’univers pour comprendre les enseignements des livres, des formations pour l’intégrer en profondeur.

Ce que je retiens par dessus tout c’est mon besoin et ma profonde envie d’avoir un animal à la maison pour partager ma vie. Je suis prête à ré-ouvrir cette porte de mon coeur, j’ai de l’amour à offrir. (et mes poupées aussi d’ailleurs).

Ce fut donc un retour haut en couleur, riche d’enseignements et un voyage intérieur assez amusant. 🌟

Place aux monstres maintenant 👻👾🧙‍♀️
Happy halloween à tous. .
Vi ❤️